Pour leur étude, les scientifiques ont reconstitué in vitro des épithéliums bronchiques à partir de prélèvements provenant de différents donneurs incluant des adultes et de façon originale, des enfants, et les ont infectés avec le SARS-CoV-2. Les scientifiques ont utilisé des méthodes d'imagerie et de quantification du virus pour suivre l'infection au cours du temps. Ils ont montré que les épithéliums bronchiques étaient rapidement infectés. "Nous avons observé qu'en quelques jours (3 à 4 jours), les épithéliums infectés libèrent de grandes quantités d'amas de cellules infectées, appelés syncytia. Une telle libération compacte du virus pourrait contribuer à la gravité du COVID-19", explique Harald Wodrich, l'un des scientifiques ayant participé à l'étude.
En comparant les infections provenant de différents donneurs, les scientifiques ont découvert que certains épithéliums, principalement ceux des enfants, étaient partiellement résistants à l'infection. Ces épithéliums sécrétaient rapidement de l'interféron de type III, un facteur soluble qui peut alerter et protéger les cellules épithéliales contre l'infection par le SARS-CoV-2. En supprimant le gène responsable de l'interféron dans ces épithéliums, les scientifiques ont pu rétablir l'infection virale. A l’inverse, lorsque les épithéliums bronchiques étaient traités avec de l'interféron de type III, la propagation du virus était contrôlée et les épithéliums bronchiques étaient partiellement protégés de l'infection.
Ces nouveaux résultats ont été récemment publiés dans la revue américaine « Proceedings of the National Academy of Sciences » (PNAS)
Pour plus d’informations :
Thomas Trian (thomas.trian@u-bordeaux.fr)
Harald Wodrich (harald.wodrich@u-bordeaux.fr)
Marie-Line Andreola (marie-line.andreola@u-bordeaux.fr)